Difficile pour les entreprises d’investir constamment dans les dernières versions logicielles. En conséquence, elles accumulent de la dette technique et développent leurs futurs projets sur un legacy constitué de solutions obsolètes mais toujours stables et performantes, et de briques logicielles plus récentes. Dans ce contexte, le marché secondaire offre aux entreprises une alternative intéressante en vue de maintenir un bon équilibre entre leurs différents composants technologiques.
Legacy : quel héritage pour les entreprises ?
À l’heure de la transformation digitale, la gestion du legacy et de la dette technique recouvre des enjeux de compétitivité majeurs pour les entreprises. Comment en effet favoriser les processus agiles sans pour autant refondre entièrement son système d’informations, composé en partie de solutions de type mainframe ou ASX ? Selon les recommandations du cabinet Gartner : en favorisant une approche « bimodal IT » !
Le concept est le suivant : l’informatique du futur reposera sur deux modes distincts faisant cohabiter stabilité (mode 1), issue d’anciens systèmes robustes, et agilité (mode 2), provenant de solutions plus modernes. C’est de cet équilibre entre ces deux mondes que dépendent la production de valeur et un meilleur contrôle des coûts.
Le coût de la gouvernance du legacy
En effet, bien que difficile à chiffrer (en 2015, Gartner évaluait déjà le coût de la dette technique à plus d’un milliard de dollars au niveau mondial), l’impact sur le taux de réussite des projets de développement d’applications est conséquent. La moitié d’entre eux échouerait ainsi en raison d’une mauvaise administration du legacy [1].
Selon le même rapport, « les services informatiques ont du mal, ou n’arrivent pas, à répondre aux besoins évolutifs de l’entreprise, principalement en raison de la lenteur du codage et des problèmes liés à la dette technique. » De ce fait, 40 % du temps censé être consacré au développement serait en réalité dédié à la gestion de l’obsolescence matérielle et/ou logicielle, ralentissant considérablement le time-to-market.
Le marché d’occasion : une réponse économique et fiable
Or, les clauses de « tout ou rien » présentes dans les contrats de support obligent les entreprises à maintenir ces bases legacy au même niveau que leurs systèmes plus récents, alors même que les éditeurs ont arrêté leur support, jugeant ce produits comme en « fin de vie ». Pourtant, nombre d’entreprises continuent d’utiliser des versions très anciennes de bases de données… mais qui n’en restent pas moins très performantes. En 2019, 93 % des responsables informatiques envisageaient encore une utilisation de leur mainframe sur le long terme [2].
En ce sens, et malgré la pression des éditeurs, les entreprises ont tout intérêt à se tourner vers le marché secondaire et la très forte synergie qu’il offre avec l’ensemble des acteurs de l’écosystème.
Premier atout du marché secondaire : la fiabilité des licences achetées. En effet, la place de marché agit tel un véritable tiers de confiance et s’assure en amont de la qualité des solutions proposées. Ainsi, les entreprises peuvent répondre favorablement aux exigences de conformité logicielle.
Autre avantage du marché d’occasion : le choix de la maintenance. Il est soit possible de réactiver la maintenance de la solution d’occasion acquise (recommandée dans le cas de logiciels plus complexes) auprès de l’éditeur, soit de la gérer directement en interne (dans le cas de logiciels métiers plus simples, ou pour lesquels des mises à jour et des patchs de sécurité sont appliquées automatiquement).
Mais il existe également la possibilité de recourir à de nouveaux acteurs : les tiers mainteneurs, très réactifs et qualitatifs, et aux tarifs très intéressants. Dans le cas de l’acquisition de solutions de seconde main, il conviendra de les consulter en amont afin de choisir l’offre la plus adaptée et de calculer précisément le TCO.
Le legacy et la dette technique qui y est liée ne sont donc pas une fatalité. Et parmi les alternatives envisagées, le marché d’occasion présente le meilleur équilibre entre qualité, conformité et compétitivité.
[1] Selon une étude menée par IDG (International Data Group) pour la plateforme de développement low-code Appian, octobre 2018 – https://www.developpez.com/actu/228268/Etude-50-pourcent-des-projets-de-developpement-d-applications-se-soldent-par-un-echec-cela-est-il-du-a-la-lenteur-des-codeurs-et-la-dette-technique/
[2] Selon une étude BMC, 2019 – The Next Wave of Mainframe Success: Insights from the 2019 Survey.