Aujourd’hui le numérique est omniprésent dans notre vie privée et professionnelle. La France compte presque 61 millions d’internautes sur une population d’un peu plus de 65 millions d’habitants, soit presque 100 % toute tranche d’âge confondue. Les bénéfices d’une société connectée sont évidents, mais dans un contexte d’urgence climatique, il est indispensable de considérer l’empreinte écologique du digital pour pouvoir lutter durablement contre ses effets négatifs et développer des pratiques plus soutenables.
Les services numériques, ce sont 10 % de la consommation électrique en France, et 4 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. La fabrication d’un ordinateur nécessite 588 kg de matières premières, 240 kg de combustibles fossiles, 22 kg de produits chimiques et 1,5 tonne d’eau.
Comme le rappelait le fondateur du collectif GreenIT Frédéric Bordage : « Le numérique est une ressource limitée, nous devons d’urgence limiter son usage. » Acteur impliqué, il souligne les enjeux de la pollution numérique et promeut les vertus environnementales et économiques de l’éco-conception et la sobriété numérique.
Définition des concepts d’éco-conception et de sobriété numérique
Reposant sur des infrastructures logicielles et matérielles (serveurs, équipements réseaux, terminaux fixes et mobiles…), le numérique contribue de manière exponentielle aux émissions de gaz à effet de serre. Ces émissions de GES se répartissent de façon presque égale entre les phases de fabrication des appareils numériques (37 %), leur utilisation (38 %), les infrastructures réseaux et les datacenters (25 %). En mettant en place une stratégie d’éco-conception et de sobriété numérique, levier de la transition écologique consacrée par la loi REEN (Réduction de l’empreinte environnementale du numérique) de novembre 2021, les entreprises peuvent agir simultanément sur ces trois phases.
L’éco-conception, c’est quoi ?
L’éco-conception repose sur l’intégration de la dimension environnementale dès la conception des produits et services numériques jusqu’à leur fin de vie. L’éco-conception matérielle simplifie la réparation des équipements numériques pour prolonger leur durée de vie et ralentir le taux de renouvellement trop élevé des appareils (mobiles, ordinateurs fixes et mobiles…). Une conception numérique responsable (CNR) améliore également le recyclage de ces équipements en fin de vie.
Les logiciels et les applications sont également concernés par l’éco-conception. Ils sont au cœur des services numériques et conditionnent le choix du matériel en fonction de prérequis techniques, et déterminent également sa durée de vie. La sobriété du logiciel a un impact déterminant sur la puissance processeur, la capacité de mémoire et de stockage nécessaire à son bon fonctionnement. L’éco-conception des logiciels intervient sur tout le cycle de vie du software :
- En amont, en s’appuyant sur les principes de l’éco-conception numérique que sont la simplicité en matière de fonctionnalités et d’interface utilisateur, la frugalité et la sobriété numérique en termes de volumétrie des données, la pertinence qui recoupe l’utilité des résultats obtenus, la rapidité de traitement et l’accessibilité, et enfin la durabilité, qui consiste à pouvoir réutiliser tout ou partie d’un programme.
- Pendant les phases de développement, avec l’analyse et la supervision du logiciel pour identifier les programmes et les fonctions les plus consommateurs de ressources et d’énergie, et optimiser le code.
- En aval, en respectant un principe de sobriété numérique lors du déploiement (choix de l’hébergement et des procédures d’installation) et en assurant l’amélioration continue en fonction des retours utilisateurs. L’éco-conception définit également les procédures de décommissionnement des logiciels de votre système d’information dans le cadre de votre stratégie de revente sur le marché de l’occasion pour valoriser vos actifs logiciels ou simplement pour les archiver. En suivant cette démarche, vous évitez les impacts résiduels sur vos serveurs, vos terminaux et votre réseau, ainsi que vos espaces de stockage.
La sobriété numérique, c’est quoi ?
L’expression est de Frédéric Bordage qui, en 2008, faisait le constat que le numérique est une ressource critique, non renouvelable, qui s’épuise de manière inéluctable. La sobriété numérique repose sur la modération des usages numériques et la conception de services numériques plus sobres. Pour l’association française The Shift Project, la sobriété numérique implique de passer d’un usage numérique aujourd’hui instinctif à un numérique conscient et réfléchi. La sobriété numérique a une dimension systémique qui a mécaniquement des répercussions sociales, économiques et technologiques.
Concrètement, la stratégie de sobriété numérique repose entre autres :
- Sur la limitation du renouvellement des équipements numériques grâce à une stratégie d’entretien et de maintenance des équipements afin de prolonger leur durée de vie ;
- Sur la réduction du volume de déchets électroniques en donnant les équipements à des associations, en les déposant dans des filières de recyclage et de valorisation des déchets, ou en revendant les pièces détachées ;
- Sur la limitation de la consommation électrique des équipements en les éteignant en fin de journée plutôt que de les mettre en veille, en privilégiant le Wifi plutôt que la 4G, en désactivant la géolocalisation et les notifications pour les terminaux mobiles, en activant le mode économie d’énergie ;
- Sur l’optimisation de l’infrastructure hardware, software, réseaux et télécoms, et la limitation de l’utilisation de la technologie cloud ;
- Sur l’adoption de bonnes pratiques au quotidien pour améliorer la gestion des e-mails de vos collaborateurs, en supprimant des documents inutiles des unités de sauvegarde, en limitant l’usage de la visio…
La licence logicielle d’occasion, vecteur d’économies et de sobriété numérique
La gestion de vos actifs logiciels (SAM) fait partie d’une démarche de sobriété numérique car elle est source d’économies et d’efficacité. Une analyse précise de votre architecture logicielle au regard des besoins de vos collaborateurs vous permettra de décommissionner les applications inutiles et d’acheter des licences on premise d’occasion. En supprimant de vos serveurs et terminaux les applications inutiles, vous libérez des ressources en termes de puissance, de stockage et de bande passante, et vous réduisez également votre consommation d’énergie. En privilégiant l’économie circulaire et la licence perpétuelle d’occasion avec la marketplace Softcorner, vous prolongez la durée de vie des licences logicielles et de votre infrastructure matérielle. Vous réalisez des économies substantielles, que vous pouvez réinvestir dans des projets de sécurité, d’éco-conception… en phase avec les exigences d’un numérique durable et raisonné.